La commission de suivi de l’accord relatif au télétravail (TTW) et ses avenants s’est tenue le 10 décembre. Cette commission a été l’occasion de dénoncer la mise en place dans la confusion du TTW exceptionnel (3 jours par semaine) dans le cadre de la 5e vague de Covid19. Notamment dans les ELSM en mode « deux poids, deux mesures ».
En effet, le TTW exceptionnel décidé sans aucune consultation des syndicats (mais pas sans l’intervention opportune de votre syndicat préféré) se fait sur le terrain de manière assez défavorable et restrictive pour les personnels les moins en vue (CDD, techniciens des UTF, etc.) donc comme toujours : des technicien.ne.s des ELSM…
Pour le télétravail régulier (en vigueur avant le retour des mesures exceptionnelles), aucune formule de TTW 3 jours n’est encore mise en place faute de projets de service validés par les CODIR des établissements (après consultation des CSE).
Pour ce qui est du TTW 2 jours, en place depuis la fin de l’été 2021 (le TTW lors des confinements de 2020-2021 relevait de mesures de crise PCA), on apprend que 68,5% des agents des DRSM bénéficient maintenant du TTW : 15% sur 1 jour, 85% sur 2 jours. Sur 5669 demandes de TTW (toutes DRSM confondues), 88 demandes auraient refusées, soit un taux de refus de 2%. On est assez loin des remontées dont nous disposions mais bon….
On constate aussi des disparités importantes selon les régions. Exemple : 42,2% de salarié.e.s bénéficient du TTW en Bourgogne-Franche-Comté (BFC) alors qu’elles et ils sont 82,1% en TTW à la DRSM Bretagne par exemple. Dans les DRSM Guadeloupe et Guyane, le TTW n’est manifestement pas mis en place (car les PCA Covid19 y seraient toujours en vigueur…). La Martinique présente en revanche un taux de TTW de 49,2%. Malgré le PCA qui court aussi là-bas ?
Au siège, 81,8% des agents bénéficient du TTW, à 98% sur 2 jours pour le moment. Car on sait qu’au siège, l’engouement pour le TTW 3 jours est important. Chez nombre de collègues (cela nous le savions) mais aussi chez la direction (et là on est très surpris!).
En effet, rompant avec l’hostilité dont elle faisait preuve envers le 3 TTW pendant les dernières négociations, le secrétariat général du siège / sites appuie sur le champignon au vu des économies importantes que les 3 jours TTW lui permettraient de faire.
Or si votre syndicat préféré a porté le TTW 3 jours : c’est parce que beaucoup de gens le demandent. Et certainement pas pour que celle et ceux qui n’en veulent pas y soient contraints comme l’entend maintenant l’imposer la direction.
Lors de la commission du 10 décembre, vos délégués syndicaux centraux sont intervenus pour dénoncer ce qui n’apparaît pas dans les chiffres de la direction mais qui sont des signes de déloyauté de celle-ci à l’égard de l’application de l’accord et de ses avenants :
- L’effet d’aubaine dont fait preuve la direction du siège/sites qui entend profiter de la formule 3 jours de TTW et des projets de services pour imposer le Flex Office = Smart Office à des équipes entières. Qu’importe que certain.e.s dans ces équipes ne souhaitent télétravailler qu’1 ou 2 jours ! Nous considérons que cet opportunisme visant à économiser des m² quoiqu’il en coûte est déloyal envers le principe de volontariat inscrit dans le préambule de l’art 3.2 de l’avenant 2 de 2021. De ce fait, votre syndicat préféré est clair : si les menaces perdurent envers le principe de volontariat, la Cgt pourrait réviser son soutien à un accord que la direction fait mentir dans le sens de ses seuls intérêts financiers ;
- L’instrumentalisation du TTW contre le droit de grève dans certains services de production où il est parfois constaté du chantage implicite. En clair, le discours tenu est : « si vous faites grève cette semaine, vous aurez moins de jours de TTW et il faudra revenir sur site ». Mieux, on connait des services où les jours de TTW sont automatiquement déplacés en fonction des jours de grève dans les plannings ! Devons-nous rappeler qu’il s’agit là d’une atteinte à une liberté constitutionnelle : le droit de grève ?
- La multiplication des règles absurdes dans certaines équipes qui « prennent la tête » à tout le monde, pourrissent l’ambiance et posent de gros problèmes d’organisation familiale. Exemple : obligation de permanences tournantes sur site (y compris la veille de Noël ou du jour de l’An), pas de TTW le mercredi, pas de TTW ni le lundi ni le vendredi ou alors de manière alternée… Avec tout ce que cela implique de « bienveillantes mesquineries » entre collègues…
La direction de la Cnam l’a compris : le genre humain est parfaitement soluble dans le télétravail…Pas sûr qu’il faille s’en réjouir.