Nous qui travaillons à la Sécu : on en a vu des réformes en 80 ans ! Alors : gardons la tête froide (pas si simples en ce moment). Voyons ce qui pourrait se passe pour nous après le 7 juillet.
Quelle sécurité sociale après le 7 juillet ?
Pour nous salariés de la Sécurité sociale, la question posée est simple :
- Elle est de savoir si on peut demain accepter de faire du tri et accepter d’être nous-mêmes triés.
Le programmes de certains partis proposent de limiter de façon directe ou indirecte l’accès aux médecins, aux médicaments ou au travail légal (et donc à la sécurité sociale qui va avec) sur un critère discriminatoire : la nationalité, l’origine ethnique ou géographique ou la couleur de peau. En clair : faire du tri d’individus.
Les soins, les médicaments, la retraite : ✔ oui ✖ non selon son origine ?
De loin, c’est simple : il faudrait justifier de 5 ans de présence en France pour pouvoir bénéficier des prestations sociales. C’est la préférence nationale. Mais les étrangers qui travaillent en France depuis plusieurs années paient des cotisations et des impôts pour les financer. Ils cotisent à la solidarité entre travailleurs : c’est cela la base de la sécurité sociale !
C’est comme s’il fallait travailler 5 ans avant d’avoir accès aux avantages des CSE. Qui accepterait cette injustice ? Va-t-on devoir faire le tri entre les gens, entre « bons » et « mauvais », entre des individus et des « sous-individus » ? A-t-on envie de cela pour soi, pour ses enfants ? Peut-on s’épanouir dans la vie et au travail avec la discrimination comme métier ?
Supprimer l’Aide Médicale d’Etat aux étrangers en situation irrégulière ?
Il est proposé d’interdire de soins les étrangers en situation irrégulière. Ne pas les soigner : c’est demander de faire le tri entre des femmes et des hommes, des enfants, selon une case : cochée ✔ ou ✖. De plus, ne pas soigner les uns nous mettrait tous en danger pour cause d’épidémies. Et cela peut coûter cher.
Et qui serait vraiment protégé de ce tri si après-demain d’autres critères étaient ajoutés : le pays de naissance, la nationalité des parents, la confession, les convictions ? Les exemples du passé ne manquent pas.
Supprimer les cotisations salariales ?
La baisse des cotisations salariales serait pour certains le moyen d’augmenter le pouvoir d’achat ? Ces cotisations sont un pot commun (60 % des fonds de la sécu) pour se couvrir contre la maladie, les accidents du travail, l’âge… Supprimer ces cotisations (ou augmenter les exonérations) : c’est choisir de :
- payer demain cash et à prix +++ ses besoins vitaux (santé, retraite, dépendance) ;
- se mettre dans la main des assurances et des banques en fragilisant la Sécu.
Geler encore + les salaires ?
Le « sérieux » imposerait de ne pas augmenter les salariés de la Sécu (gel du point) au nom du « trou » pour continuer à sous-payer ses salariés, dont 1 sur 4 ne vit déjà pas entièrement de son travail puisqu’il reçoit la prime d’activité.
Dans un pays très riche où l’épargne (17 % des revenus) et la valeur de l’immobilier n’ont jamais été aussi hauts, où les SUV à 50 000 € et les camping-cars à 100 000 € saturent les routes : n’est-il pas temps de partager plus justement pour mieux gagner ?
Pour en savoir plus :
La synthèse CGT sur les programmes: A lire ICI
Le RN ment et on le prouve : https://www.cgt.fr/leRNment
Les 4 points étudiées par le Collectif VISA qui montrent que le RN est mortel : A lire ICI