Billet dur : numerus clausus

Le billet d’humeur des conseillers Cgt qui siègent au Conseil de la Cnam. Retrouvez les chroniques de Christophe Prudhomme, médecin au Samu 93 et conseiller Cgt au conseil de la Cnam sur le site du journal L’Humanité.

Le gouvernement nous a annoncé la fin du numerus clausus afin de pouvoir former plus de médecins. Une nouvelle fois, il a menti.

Alors que tous les indicateurs sont au rouge pour le nombre de médecins dans les années à venir, des milliers de jeunes qui sont inscrits pour la première fois en première année des études de santé vont être jetés comme des malpropres au mois de juin.

En effet, pour cette année de transition, des places sont réservées pour les étudiant.e.s qui pourront pour la dernière fois redoubler, mais cela se fera au détriment des nouveaux entrants. De fait, près de 90 % des inscrits vont se voir refuser l’entrée en deuxième année.

Une des raisons invoquées par les présidents d’université est le manque de moyens pour accueillir plus d’étudiants. Visiblement, le « quoi qu’il en coûte » ne vaut pas pour la formation des futurs médecins.

Des associations d’étudiants et de parents d’étudiants se sont créées pour dénoncer ce scandale, mais ils ne rencontrent que peu d’échos. Il faut les soutenir pour obtenir une augmentation substantielle du nombre de places cette année.

Cette situation est d’autant plus révoltante que les directions d’hôpitaux sont bien contentes d’avoir des étudiants à disposition pour remplacer le personnel manquant dans les hôpitaux dans cette période de crise. Sans eux, les hôpitaux ne pourraient pas tenir le choc.

Nous en avons assez des effets d’annonce de ce gouvernement qui sont contredits par les faits. Non, le numerus clausus n’a pas été supprimé.

Seule une réforme a modifié les modalités de sélection pour l’entrée dans les études de santé, mais le nombre de médecins formés n’augmente pas suffisamment pour répondre au besoin d’une population qui croît et qui vieillit.

Monsieur Macron, ce ne sont pas les cabines de téléconsultations que veulent nous vendre les Google et compagnie qui pourront remplacer les professionnels de santé sur le terrain. La technique ne peut servir qu’à améliorer la qualité de la prise en charge des patients, mais rien de pourra jamais remplacer le contact humain et le nécessaire rapport de confiance qui doit s’établir entre le soigné et le soignant.

Dr Christophe Prudhomme

2 réflexions au sujet de « Billet dur : numerus clausus »

  1. . Le problème des dentistes est identique On m’occupe en tant que dentiste-conseil (150 niveau A résiduels) à faire du contentieux sur des praticiens étrangers ,principalement roumains qui achètent des cabinets dans des zones sous-dotées et qui font d’emblée des chiffres d’affaire énormes avec des dégâts irréversibles sur les dents .Les décideurs pensent-ils faire des économies du fait de l’inscription massive de ces praticiens dont on se demande même pour certains si leur diplôme est véridique ?

  2. Complétement d »accord , toute une jeunesse est sacrifiée sur l’autel d’une gestion comptable car c’est bien de cela qu’il s’agit ,sans tenir compte des besoins réels de Français et c’est d’autant plus révoltant dans la situation de crise sanitaire que nous vivons , la surcharge de travail des internes ayant conduit à plusieurs suicides récemment
    et dans le contexte de l’arrivée massive de médecins étrangers notamment Roumains qui n’ont pas du tout étés sélectionnés ni formés comme les médecins en France, ce qui est une profonde injustice et à qui on déroule des tapis rouges .
    Il faut savoir qu’il existe une véritable organisation vers une formation des jeunes médecins et dentistes Français dans les pays étrangers où le sélection est moins difficile, mais avec des coût de formation énorme pour les familles , pour leur permettre de réaliser leur rêve et revenir s’installer en France , ce qui met à mal la notion du concours actuel surtout quand cette organisation n’est pas à la marge mais semble concerner de plus en plus d’étudiants au vue de la casse générer par le concours.
    Il n’y a plus de concours soit disant mais cela revient au même et en plus cette année a été mis en place l’interdiction de redoubler ce qui renforce l’iniquité des primants de cette année par rapport aux doublant qui ont beaucoup plus de places et qui va générer la formation de prépas à la première année avec tous les circuits parallèles payant et inéquitables qui vont se générer obligatoirement. bref la situation est devenu une véritable poudrière .
    donc formation à 2 vitesses= pour les familles argentées possibilité de former leurs jeunes dans des prépas couteuses préalablement au concours et si le concours est raté possibilité de partir faire les études à l’étranger = Espagne , Belgique , Portugal, Roumanie etc…pour revenir en France s’installer , pour les autres , une seule année pour réussir un concours face à des étudiants formés dans des prépas . elle est ou l’équité ?

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