Certains pointent les risques induits par un recours trop fréquent aux états d’urgence imposés par le gouvernement. Nous pensons alors tous aux mesures prises pour lutter contre l’épidémie liée au coronavirus.
Mais il y a un état d’urgence qui est oublié qui est l’état d’urgence permanent que connaît notre système de santé et plus particulièrement l’hôpital public.
Les risques sont réels pour les patients et aujourd’hui surtout pour les patients non-COVID. Pour exemple, en fin de semaine dernière, une équipe du SAMU a attendu 4 heures pour trouver une place pour un patient victime d’un arrêt cardiaque heureusement récupéré.
Ce patient doit son salut à toute une chaîne des secours, partant d’un membre de sa famille qui a réalisé immédiatement un massage cardiaque, à l’équipe des pompiers arrivée très rapidement sur place qui a pu délivrer un choc électrique et à l’équipe du SAMU qui a stabilisé l’état du patient.
Mais à cette étape, la chaîne se brise par une absence de lit disponible en réanimation. C’est là que la colère est grande chez tous ces sauveteurs qui se sont mobilisés et voient leurs efforts bloqués du fait de politiques qui ont mis l’hôpital en état de crise permanente.
Et cette crise n’est pas due à l’épidémie liée au coronavirus qui n’en a été que le révélateur. Aujourd’hui ce sont les autres malades, bien plus nombreux que nous n’arrivons pas à prendre en charge correctement.
Un autre exemple montre bien la gravité de la situation : des évacuations de patients sont envisagées au départ des Antilles, mais cette fois-ci, ce ne seront pas que de malades COVID, mais des patients atteints de cancers ou devant subir des interventions chirurgicales qui ne peuvent plus être réalisées sur place.
Alors il serait bien que monsieur Macron au lieu de tenir des conseils de défense dont on ne connaît rien des discussions qui s’y déroulent, se préoccupe de la vraie urgence à laquelle il ne répond pas depuis le début du mouvement de mobilisation des hospitaliers qui a débuté il y a maintenant presque trois ans !
L’urgence est à la remise sur pied de notre système hospitalier en écoutant la population et les professionnels, toutes catégories confondues, qui se sont encore mobilisés dans toute la France samedi dernier pour crier leur colère et répéter leurs exigences qui tiennent en trois mots : des embauches, des salaires décents, des lits.
Dr Christophe Prudhomme