Que les applaudissements sont loin ! L’hôpital est à l’agonie avec des services d’urgences qui ferment par manque de personnels et de lits, en ville ce n’est pas mieux avec de moins en moins de médecins traitants et l’explosion des dépassements d’honoraires chez les spécialistes.
Que nous est-il proposé pour les années à venir ? D’un côté la poursuite de la politique de casse du service public avec le représentant des riches qui ne pensent qu’à se « faire un pognon de dingue » dans les cliniques privées et les EHPAD ; de l’autre, l’exclusion, la recherche constante de boucs émissaires et le racisme en façade et derrière le même soutien au monde de l’argent, même s’il est moins assumé.
Bref, nous n’avons rien à attendre de bon des cinq ans qui viennent. Il va falloir continuer à se battre au quotidien pour assurer nos missions de service public dans le cadre de ses valeurs de solidarité, de bienveillance, d’humanisme, de respect de l’autre avec ses différences, sous la devise de la République : Liberté, Egalité, Fraternité.
Bref, il va falloir résister et poursuivre le combat pour que les vrais problèmes fassent l’objet d’un réel débat à hauteur des enjeux. Les questions de santé et de protection sociale ont été les grandes absentes de ce débat.
Hormis la provocation d’Emmanuel Macron sur le report de la retraite à 60 ans, rien n’a été réellement proposé pour ouvrir des pistes crédibles permettant à chacun de pouvoir disposer d’un système de santé et de protection sociale répondant à ses besoins, quel que soit ses ressources et son lieu de résidence sur le territoire.
Pourtant, j’ai participé ces derniers mois à de multiples débats et initiatives où les personnes présentes faisaient part de leurs inquiétudes et étaient avides de discuter de solutions possibles.
Mais visiblement, cela n’a pas suffit pour pouvoir ouvrir une autre alternative que celle qui nous a déjà été proposée en 2017 et qui nous promet encore 5 ans d’une grande misère pour notre système de santé.
Mais face à cette adversité, comme face à la maladie, il ne faut jamais renoncer, ni baisser les bras. Il faut toujours garder l’espoir qu’en se battant, on peut toujours gagner en utilisant tous les « traitements » à disposition. Le bulletin de vote en est un et il pourra encore être utilisé pour les élections législatives, mais il n’est pas le seul.
Dr Christophe Prudhomme, conseiller Cnam.