Promesse non tenue

E. Macron avait promis il y a un plus d’un an et demi de « désengorger les urgences ». Nous avions été choqués à l’époque par le terme de plomberie peu respectueux des patients, ce d’autant que le problème semblait être de leur fait car ils se rendraient trop souvent « pour rien aux urgences ».

En ce début d’année 2025, le constat est sans appel. Les services d’urgence sont dans une situation catastrophique avec des déclenchements de « plans blancs » dans de multiples hôpitaux et des services en grève, comme à Villeneuve-Saint-Georges car les personnels n’en peuvent plus d’une situation qui met leurs patients en danger. Pourtant, la situation n’a rien d’exceptionnel.

Comme chaque année, nous sommes confrontés à une épidémie de grippe qui, comme nous le savons, tous les 4 à 5 ans est un peu plus forte que d’habitude. Mais comme c’était prévisible, le fonctionnement quotidien à flux tendu et en sous-effectifs ne permet pas de répondre à une surcharge d’activité aussi minime soit-elle.

La seule réponse que nous avons eu a été la mise en place de ce qui est appelé le service d’accès aux soins (SAS) censé répondre par un appel au SAMU-centre 15 aux demandes de consultations en urgence des patients. Si l’idée pouvait paraître intéressante, elle s’avère être une catastrophe du fait du manque de moyens humains et à une machinerie administrative ubuesque.

Première conséquence, les centres 15 sont débordés d’appels et les délais pour décrocher entraînent un retard à la réponse qui peut être catastrophique pour les malades les plus graves. Par ailleurs, se sont multipliés des centres de consultation sans rendez-vous qui détournent le peu de médecins généralistes disponibles des cabinets classiques, ce qui augmentent le nombre de personnes sans médecin traitant.

Plus grave est la nécessité d’appeler systématiquement le 15 avant de se rendre dans ces structures le soir pour simplement avoir un numéro afin que les médecins bénéficient du supplément sur le tarif de la consultation. Si pour certains patients cet appel peut être intéressant pour éviter un déplacement inutile en bénéficiant de simples conseils, pour la majorité d’entre eux, il est inutile et entraîne une surcharge supplémentaire des standards.

Cette situation montre bien qu’il nous fait un vrai ministère de la santé avec un ministre de plein exercice ayant le temps et la volonté de mettre en place des réformes structurelles avec des moyens suffisants afin de répondre réellement aux besoins de la population. Pour cela, il faut en finir avec Macron et ses fausses promesses afin d’arrêter la casse de notre système de santé. Gagnons donc une majorité avec un programme qui propose de développer un véritable service public de santé financé par une Sécurité sociale dont les moyens doivent obligatoirement augmenter.

Dr Christophe Prudhomme

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