La presse en parle !
- Les craintes des médecins-conseils face à la réorganisation du service médical, Egora, octobre 2024
- Faute de médecins-conseils, l’Assurance maladie mise sur les infirmières, Egora, octobre 2024
- La sécu pousse les toubibs à l’arrêt de travail, Le Canard Enchaine, 2 octobre 2024
- Dr Helène Azoury, médecin conseil, avec la réforme du service médical, on craint d’avoir moins d’autonomie, Quotidien du médecin, 16 octobre 2024
- A l’Assurance maladie, la réforme des médecins conseil passe mal, La Croix, 5 octobre 2024.
- Indépendance, secret médical, avenir professionnel… La réforme des médecins conseil voulue par l’Assurance maladie passe mal, What’Up Doc, 7 octobre 2024
- A l’Assurance maladie, la réforme des médecins conseil passe mal, Sciences & Avenir, 5 octobre 2024
- Assurance maladie un suivi massif de la grève contre l’absorption du service du contrôle médical, APMnews, 4 octobre 2024
- Assurance maladie une grève jeudi contre le projet de suppression du service du contrôle médical, APMnews, 4 octobre 202
Revue de presse : 23 articles ont aussi paru dans la pression quotidienne régionale(voir la revue)
Docteur Christophe Prudhomme: Pourquoi l’assurance-maladie veut liquider le service médical de la Sécu ?
Article paru dans l’Humanité du 21 octobre 2024
L’Assurance maladie veut brutalement supprimer le service de contrôle médical, service autonome de la Sécu, garant de la qualité et des conditions d’accès aux prestations médicales prescrites par les médecins.
Nous avions été alertés par une procédure bien connue qui est celle de la commande d’un rapport dont l’objectif était de mettre en avant les dysfonctionnements du service et de proposer des réformes pour soi-disant y répondre.
En fait, il s’agissait de préparer le terrain en avançant différents scénarios d’amélioration.
Mais quelle ne fut pas la surprise des salariés et de leurs représentants quand le Directeur général de l’Assurance maladie a mis sur la table un dossier qui va plus loin que le rapport d’inspection et propose de démanteler ce service autonome pour affecter les différents agents, dont les médecins, dans les services des Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM).
La réponse ne s’est pas faite attendre du côté des salariés avec une journée de grève intersyndicale massive début octobre.
Pour bien comprendre la manœuvre, il faut rapprocher cette décision des différentes propositions de diminution de la prise en charge de certaines prestations, que ce soit au niveau des indemnités journalières ou des affections de longue durée.
Tout est bon pour attaquer le système en dénonçant des arrêts de maladie soi-disant abusifs tout en stigmatisant les assurés sociaux et des médecins qui abuseraient.
Pour comprendre, il faut savoir que le service de contrôle médical a pour mission de donner des avis concernant les arrêts de maladie, les maladies professionnelles, les accidents de travail, les affections de Longue durée prises en charge à 100 %, les invalidités, les retraites pour inaptitude.
Aujourd’hui, le terme « contrôle » est assorti d’un adjectif « médical » qui a toute son importance.
Le contrôle s’effectue de médecin à médecin dans l’intérêt du patient.
Or ce que dénoncent les médecins conseils de la Sécu est une atteinte aux règles déontologiques et au secret médical avec une gestion comptable et par des algorithmes, car ils seront directement sous l’autorité des directeurs des CPAM qui devront appliquer les directives en termes d’économies venant de la direction générale et donc du ministère de la Santé.
Ce qu’il faut bien comprendre est que le service médical est dirigé aujourd’hui régionalement par des médecins qui sont indépendants des organismes payeurs que sont les Caisses primaires d’assurance maladie.
Du fait des conséquences pour les patients des décisions prises, il est sain que le contrôleur ne soit pas le payeur, au risque de décisions qui ne reposent plus sur des critères médicaux mais sur des objectifs financiers.
Même si des améliorations doivent être apportées au fonctionnement de ce service, parfois critiqué tant par les patients que par les médecins prescripteurs, il est indispensable de s’opposer à son démantèlement.
Quand le mal sera fait il sera trop tard aussi bien pour les assurés sociaux que pour les professionnels de santé.
Dr Christophe Prudhomme