Chasse aux salarié.es en arrêt de travail. La délation : notre nouveau métier ?

Notre syndicat a pris connaissance de la lettre réseau LR-DDO-131/2021. Cette circulaire organise le contrôle des arrêts de travail des salariés soumis à l’obligation vaccinale. Les implications de cette circulaire sur les assurés sociaux nous amènent à dénoncer cette pratique discriminatoire qui va à l’encontre des missions et des principes de l’assurance maladie.

Tout d’abord pour lever toute ambiguïté, la CGT s’est clairement et sans équivoque prononcée en faveur de la vaccination pour contrer cette pandémie.

 Nous nous sommes très clairement positionnés contre la méthode utilisée par le gouvernement envers les soignants et les personnels du service médical, loués un jour, vilipendés le lendemain sans prise en compte de leur immense fatigue et percutés par la période qu’ils ont vécue.

Leur souffrance est immense, du personnel administratif aux managers, les uns subissant les méthodes répressives, les autres devant mettre aux oubliettes « le management participatif » et endosser celui de « gendarmes supplétifs».

La circulaire organise une méthode de repérage de certains salariés par leur employeur, partant d’une suspicion à partir de leur supposée non vaccination. Elle invite les employeurs à une pratique de délation, utilisant les fichiers informatiques de la CNAM dans un objectif qui n’a rien à voir avec un objectif de santé publique et dont la légalité nous interroge.

Nous le répétons, l’Assurance Maladie n’a pas pour tutelle le ministère de l’intérieur ni celui du travail.

De ce fait, les personnels du Service Médical sont impliqués dans des procédures aux antipodes des principes de la Sécu, alors même que l’application de loi du 5 août s’y applique de manière brutale et inéquitable.

Dans un contexte social menaçant, cette initiative instaurant un climat de suspicion généralisée ne peut qu’être source de tensions et de conflits.

En effet, le nombre d’arrêts maladie chez les personnels ne cessent d’augmenter. Une des causes de plus en plus fréquentes est l’épuisement professionnel et la peur, dont les conséquences peuvent parfois conduire à des drames. Or l’appréciation de ces situations ne peut se faire dans le cadre de contrôle à visée « policière » et de sanctions.

Jusque-là, depuis un an et demi, nous avons été des acteurs centraux dans la lutte contre la pandémie, en restant dans son champ de compétences, en toute légitimité mais l’assurance maladie n’a pas à devenir la police du gouvernement.

L’Assurance maladie, c’est la Sécurité sociale, le bien commun, le fruit d’une histoire construite dans la lutte contre l’État Français collaborationniste et sa police justement, au service de l’Homme, des citoyens. Elle doit protéger, pas menacer.

C’est un climat nauséabond que nous vivons. Où s’arrêtera la pente prise de cette dérive policière?

Cette pratique est de nature à remettre en cause le climat de confiance de la population envers la Sécurité Sociale et ses missions. Missions de protection, de prévention… Et ce n’est pas la publicité faite par le gouvernement sur sa Grande Sécu, dont on ne voit aucune perspective réelle, qui fait illusion.

Le contrôle des personnes suspectées de fraude aux arrêts de travail doit interroger non seulement les assurés, mais aussi les employeurs et l’ensemble de la société, car ce même dispositif pervertit le rôle de l’Assurance Maladie.

Pire, il touche à des principes fondateurs de notre société, tels que la Liberté. C’est donc une question d’éthique, face à laquelle nul ne peut ni ne doit rester silencieux. Nous la dénonçons et nous ne l’acceptons pas. Nous demandons le retrait de cette circulaire, dont les consignes, relèvent en plus d’un amateurisme tout aussi inquiétant.

Enfin, le constat sur la gestion des contre-indications à la vaccination Covid19 est tout aussi alarmant, vu la subtilité médicale que génèrent de tels dossiers (contrairement au décret qui énonce les contre-indications comme s’il s’agissait d’une liste à puces) et l’absence de position claire de la Cnam. Alors que cette circulaire, manifestement inapplicable, dénuée d’outils de mise en œuvre, est encore une fois d’application immédiate.

2 réflexions au sujet de « Chasse aux salarié.es en arrêt de travail. La délation : notre nouveau métier ? »

  1. Tout à fait d’accord avec votre analyse , c’est vraiment un climat nauséabond que nous vivons en ce moment et bien il faut le dénoncer car on ne sait jusqu’où cela ira. c’est une porte ouverte à beaucoup de dérive, je suis en retraite dans un an, et je suis très en colère et dessus de la façon dont on a traité et dont on traite maintenant les salariés du service médical… sous prétexte de crise sanitaire…. plus on parle de communication et de bien être au travail et plus ça se dégrade…. j’espère que cette lute aboutira mais je n’y crois guère. enfin je serais quand même en grève mardi 05/10;

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