Le billet d’humeur des conseillers Cgt qui siègent au Conseil de la Cnam. Retrouvez les chroniques de Christophe Prudhomme, médecin au Samu 93 et conseiller Cgt au conseil de la Cnam sur le site du journal L’Humanité.
Les biomédicaments sont des produits obtenus par un procédé qui utilise une source biologique (protéines, cellules, etc.).
Ce sont des médicaments utilisés dans un très grand nombre d’indications : cancers, maladies rhumatismales, diabète, maladies du sang, etc.
Les biosimilaires sont similaires au médicament original, sans être identiques comme le sont les génériques.
En effet, du fait de leur mode de production par des organismes vivants et non par la chimie, ils peuvent varier et s’ils ont une action similaire au produit qu’ils peuvent remplacer, ils ne sont pas complètement identiques.
De ce fait, la substitution d’un médicament par un autre peut poser des problèmes.
Leur principal intérêt est leur coût qui est inférieur à celui du produit d’origine qui n’est plus couvert par un brevet.
C’est la raison pour laquelle, l’Assurance maladie, à la recherche constante d’économies, pousse à une augmentation de leur prescription.
Cependant dans ce domaine, s’il peut être souhaitable de bénéficier de médicaments au meilleur coût, le premier objectif ne peut être économique mais doit rester de proposer le meilleur traitement à chaque patient.
Ainsi l’Académie de pharmacie vient de lancer une alerte en soulignant que « dans l’état actuel des connaissances, il n’apparaît pas souhaitable d’exposer un patient à une alternance de sources biologiques différentes sans nécessité constatée par le médecin et par le pharmacien ».
Elle demande en conséquence « de n’autoriser la substitution de médicaments similaires au seul stade de l’initiation du traitement » et de « faire prévaloir la continuité du traitement sous la première marque commerciale administrée au patient ».
A la veille du débat sur le prochain budget de la Sécurité sociale, il s’agit d’une contestation forte des mesures d’économies présentées chaque année pour combler le fameux trou de la Sécurité sociale. Cet avis est salutaire car il place l’intérêt du patient au-dessus des enjeux financiers.
Dr Christophe Prudhomme