Tous les mardis : on se déconnecte !

C’est parti le 29 juin par un 1er mouvement en solidarité avec nos collègues des CAF confrontés à des outils informatiques en rade, un manque d’effectifs criant et à l’agressivité des allocataires frappés par la récente réforme des aides au logement.

Et puis, l’urgence d’une grande déconnexion, tous les mardis au sein des ELSM, des ERSM et des sites de la Cnam s’est imposée aux yeux de beaucoup. Pour cela, la Cgt a déposé un préavis de déconnexion reconductible (de 55 minutes à la journée entière) tous les mardis et ce jusqu’à satisfaction des revendications des personnels !

Pourquoi ? C’est simple, chez nous aussi : rien ne va plus

  • Certains personnels sont fatigués et saturés, manquent d’effectifs notamment les techniciens des ELSM qui doivent encaisser l’intégralité des activités de prestations et des objectifs qui ne tiennent pas compte que le Service médical est aux prises avec une crise sanitaire et économique historique ;
  • Les outils informatiques sont en train de nous rendre fous tant les nouveautés se succèdent dans l’hyper-digitalisation (Pléiade, Diadème médicalisé, IDEC, Médialog+, Télé-échanges et bientôt le summum : l’arrivée de Matis, le futur outil de gestion « foutraque » des arrêts de travail) ;
  • Certains personnels sont dans une grande incertitude quant à leur avenir :
    • les CAM et CSAM dont ceux de certaines régions sont empêchés d’aller sur le terrain et parfois privés de leur prime de 15% ou 6% et dont les niveaux de qualification N3 ou N4 sont toujours inégaux pour les CSAM (malgré les « belles promesses » rarement tenues) ;
    • les agents du contentieux dont les activités de contrôle de la T2A à l’hôpital sont à l’arrêt total et perdent leurs savoir-faire, qui est unique ;
    • les techniciens de prestations aux assurés (CEPRA) sont sous l’eau, désorientés; et pour ceux du RCT: dépossédés de leurs activités en pleine régionalisation ;
    • les agents des plateforme de service (téléphone) sont à 2 doigts d’appeler le 15 : absence de formation aux problématiques complexes des professionnels de santé et donc d’attractivité (pour les plus jeunes embauchés notamment) en raison des astreintes horaires ;
    • les techniciens et les praticiens conseils des UTAA (services de relation avec les professionnels de santé) attendent toujours la rénovation de la GDR qui les renverra sur le terrain ;
    • les agents des services supports (RH, informatique, paie, logistique…) sont lessivés par la gestion du télétravail, la digitalisation et les embauches en turnover et en toute précarité des CDD Contact Tracing ;
    • les collègues restés sur sites pendant toute la crise, devenus multitâches et couteaux suisses sont pourtant privés de primes et de reconnaissance (zéro prime de 2e ligne, zéro prime Macron et aucune indemnité kilométrique) ;
    • Les collègues embauchés en CDD dont certains voient leurs contrats rallongés au mépris de ce que prévoit la convention collective de la sécurité sociale (conversion en CDI après 5 mois et 28 jours de CDD) et restent ainsi dans la précarité.
    • Les collègues des 3 sites de la région Grand-Est dont la direction maintient la fermeture imminente (à Verdun, Saint-Dié-des Vosges, Châlon-en-champagne) et  a supprimé, à la dernière minute (sur injonction de la direction de la Cnam dit-on), la prime de 3000 € que l’accord d’accompagnement négocié avec les syndicats destinait aux salariés impactés. À la place, la Cnam propose 10 points (moins de 60 € nets) sur leur feuille de paie et rien d’autre. Quel mépris !
    • Les cadres et les managers épuisés par 1 an et demi de travail à distance, de mélange vie privée / vie professionnelle, de connexion à pas d’heures et de « zoomite aiguë » dont beaucoup ne voit pas la fin….
  • Les risques de stigmatisation et de discrimination de certains personnels sous couvert d’exigence de « neutralité et de laïcité » voire de « tenue correcte exigée » vont croissants, avec des modifications de règlements intérieurs des établissements dont on sait qu’elles sont faites pour sécuriser certains licenciements qui pourraient être arbitraires !
  • La tenue des oraux des formations SM Pro (formations aux métiers du SM) obligés de se faire par téléphone (si si !), faute de droit de connexion à Zoom ou à Teams ;
  • Le mépris de la direction générale de la Cnam pour les personnels et leurs représentants, avec pour dernier exemple en date, en région Nouvelle Aquitaine, où les agents des sites visités par l’aréopage ministériel et cnamien (venu promouvoir la vaccination contre le covid19) attendent toujours le « le bonjour » de M. Fatome et de ses sous-directeurs.

Nos revendications immédiates

  • Le respect du volontariat des ISM et PC pour les activités « Aller vers médicalisé » et le respect des protocoles d’horaires variables ;
  • La consultation des instances s’agissant de l’impact de ces activités sur les conditions et l’organisation de travail des ELSM ;
  • Le respect de l’avenant n°2 sur le télétravail dans tous les ELSM avec la possibilité de télétravailler 2 jours tel que le prévoit cet accord ;
  • Le respect du choix des salarié(e)s et de leurs élu(e)s du site informatique de Rennes menacé de délocalisation ;
  • Le maintien de l’avance mensuelle de la part employeur sur les frais de repas pris en cantine ;
  • Titularisation de tous les CDD en CDI avec formation aux métiers du Service médical garanties pour tout le monde et redéploiement de ces derniers dans les services en tension dès que la crise sanitaire le permettra ;
  • Réajustement des objectifs de production (dans les services CEPRA notamment) en prenant en compte la crise et son impact (notamment les affres du travail hybride) ;
  • Des garanties quant à l’avenir professionnel des CAM et de leur niveau de rémunération ;
  • Une politique d’embauches et de formations structurée et chiffrée sur la prochaine COG 2027 ;
  • L’ouverture d’une enveloppe budgétaire nationale dévolue à la rémunération d’heures supplémentaires pour les volontaires qui ont besoin de travailler en plus pour vivre mieux ;
  • Le maintien de la prime d’accompagnement de 3000 € des salariés impactés par les fermetures de sites du Grand-Est.
  • La coupure des VPN entre 21 heures et 7 heures du matin et le weekend afin de garantir un véritable droit à la déconnexion et de prévenir l’épidémie de souffrance digitale qui arrive à grands pas.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *