#Billet dur : addiction à la malbouffe

La France est aujourd’hui largement touchée par l’obésité liée à la malbouffe.

Le pourcentage de la population adulte concernée est passée de 8,5 % en 1997 à 17 % en 2020. Les aliments naturels n’entraînent pas de dépendance, par contre il existe une relation directe entre la transformation des aliments et l’addiction.

Cela signifie qu’il s’agit du même phénomène que pour toutes les drogues.

Ainsi les feuilles de coca mâchées traditionnellement n’entraînent pas de dépendance, ce qui est le cas par contre de la cocaïne.

Une des principales causes est connue : il s’agit de l’ajout de fructose. En effet, les industriels ajoutent massivement ce sucre pour compenser les graisses qui ont été diabolisées à tort.

Mais le fructose – hormis celui des fruits – n’est pas bon pour l’organisme car il est inutile pour son métabolisme. Il a par contre des effets nocifs très nombreux dont le fait qu’il est capté par le foie où il participe à la formation de gras, entraînant ce qu’on appelle une stéatose, c’est-à-dire un foie gras.

Il est également nocif pour le cerveau car il active le phénomène de dépendance. Le problème est donc le remplacement de régimes trop gras par des régimes trop sucrés.

La responsabilité de l’industrie alimentaire devient alors évidente du fait de sa logique économique où la transformation des aliments permet d’assurer une alimentation de masse, mais aussi de rendre attirant ce qui n’est pas bon et de rendre bon marché ce qui rend malade.

Ainsi, en quelques décennies, les industriels du secteur alimentaire sont devenus les plus grands dealers de produits addictifs toxiques. Nous ne pouvons alors que constater que les politiques de prévention en santé sont totalement insuffisantes car centrées sur les consommateurs, c’est-à-dire les individus, en se déchargeant sur eux de la responsabilité de se protéger, alors qu’il faudrait s’attaquer aux risques engendrés par l’industrie.

Alors que les États ont commencé à s’attaquer aux risques chimiques traditionnels, ils laissent largement prospérer librement une offre envahissante car 80 % des aliments proposés dans les grandes surfaces sont des aliments ultratransformés.

C’est un leurre de croire que les individus sont complètement libres de leur choix.

Cette affirmation est issue de l’idéologie libérale basée sur l’individualisme qui se traduit par la fameuse maxime « Quand on veut, on peut » traduite par E. Macron par son « Il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi ».

S’il faut continuer d’informer les gens pour qu’ils essayent de modifier leur comportement, l’essentiel des mesures de prévention repose sur une diminution de l’offre avec les mesures qui ont montré leur efficacité : la taxation et la régulation.

Une des premières mesures est un mécanisme d’autorisation de mise sur le marché comme pour les médicaments. Une autre piste est de rendre ces produits moins attractifs en réduisant le nombre de lieux où ils peuvent être vendus et en rendant leurs emballages moins attractifs, à l’instar de ce qui a été fait pour le tabac.

Dr Christophe Prudhomme

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