Suppression du service médical. Grève totale du 3 octobre : les témoignages

Le 3 octobre 2024 est une journée de grève totale à l’appel de l’intersyndicale CFE-CGC-CGT-FO-SGPC-SNFOCOS face au projet de suppression du service du contrôle médical (SCM) qui sera présenté au CSE-Central le jour même. Des collègues partagent ici leur état d’esprit…

«  Salarié du siège et solidaire avec les collègues du service médical », Daniel. Siège, Paris.

 « Je travaille au Siège de la Cnam et je sais qu’on forme une même boîte avec le service médical, qu’on bénéficie par exemple des mêmes accord d’entreprise. On est éloignés, partout en France et on n’a des métiers différents. Mais cela n’empêche pas la solidarité. Je ferai donc grève le 3 octobre. Je sais qu’à 10 500 personnes, on est plus puissant qu’à 2 500 face à l’employeur. C’est ce qui resterait de la Cnam si le service médical était supprimé.

Qu’est-ce qu’on dirait au siège  s’il était décidé de fusionner dans les 6 mois la DDGOS avec la DGOS du ministère; ou la DDSI avec les services informatiques du ministère ? Je ne suis pas certain beaucoup verra la chose comme « naturel » ou « pas si méchant que ça » comme on peut l’entendre dans certains étages.

Mettons-nous à la place des collègues du service médical et soyons solidaires avec eux le 3 octobre car c’est leur boulot et leur vie qui sont concernés. »

«  Faire reculer la direction : c’est possible, la preuve notre site ne déménagera pas » Daniel. Siège, Site  informatique AURA.

 « Notre site informatique de la Cnam situé en AURA en régions ne déménagera pas. C’est ce que nous venons de gagner face à la direction de la Cnam, tous ensemble. La Direction a retiré sa proposition de nous déplacer loin de nos locaux actuels. Elle a visiblement entendu nos arguments et compris qu’on n’était pas résignés. J’espère « cette petite victoire »  donnera aux cpllègues des DRSM confiance. Obtenir le retrait d’un projet : c’est possible ! »

« Pas question de baisser les bras ! » Christelle. DRSM Nouvelle Aquitaine.

 « Passé la sidération : je me suis dit : rien n’est acté. Je ne comprends pas la résignation cultivée par certains « beaux esprits ». Face au projet extrême de M. Fatôme, réagir est la moindre des choses. C’est juste une question d’amour propre là !

En faisant grève, on essaie de mettre le paquet d’emblée. On essaie de donner de la force au CSEC et aux syndicats, y compris pour les négos qui viendraient après ! Quelle drôle d’idée de dire « Amen » tout de suite quand on prétend savoir négocier….

Sur le fond, on peut faire autre chose. La Cgt a montré tout l’été avec son scénario qu’on pouvait être moins violent et plus constructif. Tout n’est peut-être pas à reprendre. Mais de là à accepter cash le scenario M. Fatôme : il y a un gouffre !

Je ne sais pas si c’est trop tard, l’avenir proche nous le dira. Je préfère envoyer un message à nos directeurs qui snobent les salariés qui font tourner la boite en faisant grève le 3 octobre (toute la journée). Je serai aussi devant la DRSM.

Et si vraiment j’ai envie de baisser les bras : je ne me retournerai pas vers les « belles personnes » qui s’excluent toujours des intersyndicales pour se faire remarquer (comment on devient chef, chef ?) ; et qui me propose sans attendre de « m’accompagner » en toute « bienveillance »… quand je serai affectée dans le service GRC de la CPAM pour combler les accueils de la CPAM, boucher les trous dans les services du courrier, ou scanner toute la journée des feuilles de soins papiers. Vous me direz il n’y a pas de sot métier mais quand même !

Au diable mon métier de CSAM ? Je m’en délecte d’avance de leur « bienveillance »…

L’intersyndicale n’oblige personne à faire grève. C’est un appel à la grève pour la sauvegarde du service médical et montrer notre détermination à avoir un job intéressant au service médical.

Si cela ne fonctionne pas : je pourrais dire qu’au moins j’aurais essayé.
Si cela fonctionne : c’est moi qui aurait l’honneur de soulever le trophée de m’être fait respecter. »

«Notre ELSM s’est monté en collectif pour être dans l’action » Manon, DRSM Occitanie

« Moi, quand j’ai lu les constats du rapport de l’IGAS en mai, je me suis dit « ça va peut-être faire avancer les choses ! » car la plupart des constats : on les avait déjà fait dans nos établissements depuis de nombreuses années sans que la Cnam ne fasse fait grand-chose. Et boom : ce rapport, commandé par le ministère n’était finalement juste qu’un coup monté pour supprimer le service du contrôle médical ! Car ce qui est proposé n’est pas un projet de transformation . Mais bien la suppression à brève échéance du service médical de l’Assurance Maladie au profit d’une gestion administrative et comptable des dossiers. Un bel appel du pied vers les assureurs privés ? Avec les collègues de l’ELSM, on s’est monté en collectif et on a fait des propositions pour le 3 octobre aux élus du CSEC. On est avec vous. On y croit. On ne peut pas finir comme ça. »

« La grève n’est pas obligatoire mais elle est impérative le 3 octobre ! » Régis. DRSM CVL.

« L’accompagnement en mode RSI : j’ai déjà donné, merci… » Séverine, DRSM PDL.

 « J’ai peur pour l’avenir depuis que j’ai lu le plan de suppression service médical.. Avant j’étais au RSI. J’ai peur quand je lis que certains ont déjà baissé les bras et sont prêts à « nous accompagner au mieux ». Mais savent-ils de quoi ils parlent ? Qui peut vivre sereinement 2 transferts d’organisme en moins de cinq ans ? J’ai déjà vu ce que donne un « accompagnement ! » Je ne ferai confiance qu’à ceux qui ont décidé de se battre contre ce projet, et surtout à la Cgt qui alerte depuis longtemps et a un projet alternatif qui défend la sécurité sociale. J’ai peur de perdre encore plus le sens au travail. J’avais la volonté de m’investir dans un service public, pas dans un organisme qui ne veut que faire des économies sur le dos des assurés qui rappelons sont : malades. »

La bombe Hirochicnam vient de tomber ! Marie. DRSM Ile-de-France

Comment se dire que l’on n’existera plus dans quelques mois ? Comme imaginer que notre culture de l’institution et notre attachement à nos missions soient comme cela effacées d’un trait par le bon vouloir de M. Fatôme ?

Quid de nos compétences propres, de notre culture d’entreprise, de nos métiers : pourquoi les balayer ainsi d’une main sans respect no considération

Quid de l’existence du système de soins et de protections de nos assurés sociaux ?

Quid de la devise de l’assurance maladie « agir ensemble, protéger chacun » qui devient pour ses employés cette devise brutale « agir tout seul et détruire tout le monde » ?

Après plus de 31 ans de travail au service médical, jamais je n’aurais pu croire que mon avenir professionnel allait être anéanti avec autant de mépris pour le personnel.

Devons-nous accepter, à la Sécurité Sociale aussi, que le fait du Prince dispose ainsi comme d’objets de hommes et des femmes qui y travaillent ?

Le sentiment de colère, d’amertume, de trahison et de perte de sens sont des sentiments ressentis par beaucoup de collègues depuis une semaine avec une magnitude de 9 sur l’échelle de Hirochicnam !!!

Perso, je vais me battre de toutes mes forces car non : je ne suis pas un numéro

Il nous faut réagir car en intégrant une caisse, je ne veux pas être une laissée pour compte et prendre les miettes une fois de plus !

Soyons nombreux en grève le 3 octobre

Montrons aussi aux assurés que c’est un attaque contre la Sécurité Sociale dont le suppression n’est peut-être qu’un début

9 réflexions au sujet de « Suppression du service médical. Grève totale du 3 octobre : les témoignages »

  1. « Solidaire » : si cela donne du sens à notre emploi, c’est ce que j’entends dire à longueur de baromètre social, alors on ne peut pas ne pas être « solidaire » de nos collègues du Service du Contrôle Médical. Je ne sais pas si le projet dont-il est question est juste, ce que je constate c’est qu’il est brutal. Et la brutalité ne doit pas devenir une méthode d’action (cf. la réforme des retraites et j’en passe !)
    Bref, je ferai grève jeudi !

  2. ‘ »Agir ensemble, protéger chacun » c’est le message d’accueil lorsque l’on arrive à la CNAM. Écrit haut et grand. Il est temps que ces belles paroles, soient appliquées au personnel CNAM et du Service Médical.

    Comment accepter l’inacceptable sur le projet, la méthodologie, la communication, l’absence de respect, … ?

    Le rapport de l’IGAS a été rédigé après commande de la CNAM. Il en ressort que le management de la CNAM est défaillant et perfectible. Résultat on sanctionne les salariés.
    Aucune remise en question, aucune préparation des effectifs à ce bouleversement La casse s’annonce et les risques psychosociaux suivront.

    Alors non pour les soins palliatifs, je suis fière de travailler pour l’Assurance Maladie, je crois à nos valeurs. Nous ne sommes pas les pions des Directions. Nous avons le droit au respect, à la considération et à exercer une activité valorisante. Nous refusons les miettes et le mépris de la direction de la CNAM.

    La CNAM aura sans doute le service médical mais elle n’aura pas notre accord.

    Nous ne sommes plus dupes de leurs manœuvres et de leur faux accompagnement.

    Tous en grève même si financièrement nous en pâtirons sur une journée. C’est de notre survie dont il s’agit.

  3. AGISSONS comme des employé(e)s mais aussi comme des assuré(e)s !!! C’est une attaque sans précédant et c’est la mort annoncée de la Sécurité Sociale.

  4. Je ne comprends pas.
    Je ne comprends pas comment une direction d’intellectuels hors-sol peut prendre ainsi, sans concertation, sans écoute, sans état d’âme, une décision aussi lourde de conséquences pour la vie professionnelle et, par répercussion, la vie personnelle de ses milliers de salariés. N’ont-ils jamais travaillé ?
    Parce que là, perte du CSE et de son offre culturelle et touristique, de nos avantages financiers et en nature et de tout ce à quoi nous avions droit contractuellement, avancement et acquisition de points freinés par leur dilution dans le personnel Caisse, changement de statut, de contrat, voire de poste et même d’affectation… pardon mais j’ai beaucoup trop galéré pendant beaucoup trop longtemps et je suis maintenant trop vieille pour accepter de me faire trimballer et jeter comme ça et perdre maintenant ce que j’avais enfin réussi à obtenir après ces années et ces galères !

  5. Manager ELSM 03
    Beaucoup de tristesse, beaucoup d’interrogation, beaucoup de larmes depuis plusieurs semaines, une chape d’incompréhension est tombée sur le service médical. La disparition de notre organisme est vécue comme une trahison de la CNAM. Cette logique économique nous laisse un goût amer. Quel mépris pour nos compétences, notre savoir-faire et notre expertise. Nous sommes en colère et très triste de devoir se séparer de nos collègues, de nos équipes de travail ; d’une ambiance qui n’appartient qu’à nous ; Nous travaillons depuis longtemps pour certains et certaines. Nous connaissons les parcours, les bonheurs et les malheurs des uns et des autres. Nous nous sommes toujours adaptés aux différents modifications : nouvelles organisation, nouvelles procédures, applicatifs etc…. ; Merci de ne pas en avoir tenu compte et tous ces efforts d’adaptabilité réduits à néant. Oui à la grève du 3/10/2024

  6. Incompréhension et sidération

    Comment peut-on imaginer après les erreurs chez McK, que l’on va traiter efficacement le problème de l’assurance Maladie, en supprimant le service médical puis petit à petit converger vers une assurance privée. Cela nous emmène en réalité vers le pire des deux mondes, forts prélèvements sociaux / faible prise en charge. Non au projet !

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