L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes a été déclarée « Grande cause nationale » du quinquennat par le président de la République. Nous sommes tout-à-fait d’accord. Mais on ne l’avait pas attendu pour cela.
En vrai, la Cgt lutte par voie de négociations et de lobbying dans les entreprises et à la Cnam en particulier depuis des années pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
On a même négocié de haute lutte un accord sur ce sujet dès 2012 avec la précédente direction qui avait au moins la franchise de ne pas faire semblant de considérer autrement ce sujet que comme « subalterne ».
On notera juste la savoureuse contradiction entre la « grande cause » affichée par le régime Macron et la suppression décidée, par le même, des nombreuses obligations légales autrefois contenues dans le code du travail (comme par exemple que les entreprises contrevenantes pouvaient avant faire l’objet d’amendes).
En lieu et place des nombreux indicateurs devant être autrefois produits dans un rapport de situation comparée (RSC) obligatoire et bien fournis, nos « grand causeurs de l’égalité » nous ressortent 5 petits indicateurs renommés pompeusement « index de l’égalité ».
Mais attention ! Le tout maintenant : « avec obligation de résultats dans un délai de 3 ans »… Ah bon ?
Les 5 objectifs :
- la suppression des écarts de salaire entre les femmes et les hommes ;
- la même chance d’avoir une augmentation pour les femmes que pour les hommes ;
- toutes les salariées augmentées à leur retour de congé maternité, dès lors que des augmentations ont été données en leur absence ;
- au moins quatre femmes ou hommes dans les 10 plus hautes rémunérations.
Comme vous avez bien lu. Nous vous le confirmons .Les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ont en fait gagné 4 ans de répit dans l’opération (depuis les ordonnances macron de 2017 qui ont supprimé les anciennes contraintes) et mettre en conformité avec la nouvelle loi.
Alors, oui, il y a des « belles âmes » qui n’ayant jamais produit l’effort de savoir ce qui existait avant vont se dire : « Ah bah c’est déjà ça ». Et puis, il y a ceux qui, devant ce savoureux mélange de cynisme et de mépris saluent la beauté du vice en présence.
C’est pourquoi nous enjoignons notre direction générale à consacrer au moins 7% des mesures salariales annuelles au rééquilibrage des inégalités entre les femmes et les hommes (F/H) comme nous le proposons à la Cgt dans les actuelles négociations sur l’égalité professionnelle du Siège / Sites (lire l’Echo des négos n°9).
Cela, il faut le rappeler, alors qu’une telle mesure, qui existait dans l’accord de 2014 (obsolète désormais), a été clairement refusée par la direction lors de la négociation de l’accord cadre national sur l’égalité F/H et la qualité de vie au travail (lire l’Echo des négos n°6). Celui-ci cadrant les négociations sur ce sujet dans les 21 établissements de la Cnam.
Maintenant que nous sommes éclairés de la situation et – disons-le – carrément époustouflés par « l’intelligence » de cette grande cause, nous ne pouvons que donner un avis vicieusement positif à la mise en place de l’index de l’égalité femmes / hommes à la Cnam.