# Billet dur : prévoir

En 2002 quand le ministre de la Santé de l’époque supprime l’obligation de la garde de nuit pour les médecins de ville et la remplace par un simple volontariat, l’Association de médecins urgentistes de France conteste cette mesure en avançant l’argument du risque d’une explosion du nombre de passages aux urgences.

La vie lui a donné raison puisque l’activité dans les services d’urgence a bondi de 12 millions de passages à cette époque à près de 23 millions ces dernières années.

Plus récemment, les syndicats hospitaliers dénonçaient les fermetures de lits et le manque du personnel, mis en avant de manière très forte lors du mouvement qui a débuté den 2019.

Le COVID-19 a montré les faiblesses de l’hôpital qui n’a « tenu » comme cela a été dit que grâce à une mobilisation exceptionnelle des personnels qui ont dû être épaulé par les étudiants et les retraités, sans qui le système aurait explosé.

Le fameux « Ségur » signé en grande pompe avec des syndicats de médecins et des personnels hospitaliers qui sont toujours satisfaits des miettes qu’on leur donne, s’avère être un échec avec un épuisement, une démotivation et une fuite des soignants.

Aujourd’hui, alors que les besoins sont toujours là, notamment avec un bruit de fond de l’épidémie COVID-19 non négligeable, l’hôpital est à l’agonie avec, selon les régions entre 10 et 20 % des lits fermés par manque de personnels. Il ne suffit pas aujourd’hui de dire : malheureusement nous avions raison. Notre objectif doit être que ces questions deviennent une priorité politique.

Car bien gouverner, c’est prévoir pour répondre aux besoins de la population. Mais il y a un problème dans notre démocratie car tout est fait pour amuser le bon peuple, avec notamment la mise en avant de personnages comme Zemmour, ce qui permet d’occuper l’espace médiatique et d’évacuer les vrais problèmes.

Il est temps de se réveiller et que les citoyens mettent en avant dans le débat politique leurs préoccupations prioritaires qui semblent plutôt être les salaires, l’emploi… et un système de santé, notamment un hôpital, qui réponde à leurs besoins.

Dr Christophe Prudhomme

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