#Billet doux : maternités, on ferme !

La semaine dernière, je suis allé soutenir le comité de défense de l’hôpital de Guingamp qui lutte contre le projet de fermeture de la maternité fixée au 1er avril 2023.

Cet exemple n’est pas isolé car d’autres maternités de proximité sont dans le même cas à Autun, Ganges, Sedan ou encore Porto-Vecchio.

Les autorités sanitaires utilisent aujourd’hui tous les arguments fallacieux pour accélérer ces fermetures.

Habituellement, le motif invoqué est le manque de médecins, à Guingamp ce serait le manque de sage-femmes. Or nous ne manquons pas de sage-femmes en France, par contre les conditions de travail les font fuir l’hôpital.

Ce qui est encore plus scandaleux à Guingamp est que des candidates à l’embauche ont été refusées et que la direction de l’hôpital fait tout pour que les professionnelles en poste démissionnent.

Il faut bien comprendre que la pénurie de personnels est sciemment organisée pour accélérer ici la fermeture d’une maternité, ailleurs d’un service d’urgence ou encore de la chirurgie. Il s’agit d’une véritable opération de démantèlement du service public hospitalier pour concentrer les moyens dans les métropoles.

Les conséquences sont catastrophiques tant au niveau de l’aménagement du territoire et donc de l’écologie obligeant à la multiplication des transports, que sanitaire avec une dégradation des indicateurs de santé publique.

En effet la France est aujourd’hui au 20e rang sur 33 en Europe en ce qui concerne la mortalité périnatale, c’est-à-dire au même niveau que la Roumanie et la Bulgarie, pays qui ne sont pas spécialement réputés pour l’excellence de leur système de santé.

Par ailleurs, dans les zones urbaines la situation n’est pas meilleure, comme en Seine-Saint-Denis, où régulièrement les maternités sont débordées et renvoient les femmes qui sont en train d’accoucher dans d’autres établissements avec tous les risques que cela comporte.

 

Il est urgent d’exiger un véritable plan de maintien des hôpitaux de proximité avec l’ensemble des activités de base que constituent un service d’urgences ouvert 24 h sur 24, une maternité pour les accouchements simples et de la chirurgie pour les interventions courantes.

Ce d’autant que les réorganisations hospitalières en cours montrent bien la duplicité du gouvernement qui ferme des hôpitaux publics, mais qui finance très largement les opérations de restructuration du secteur privé en accompagnement le regroupement d’établissements dans les grandes villes ou en demandant à l’hôpital public d’accueillir dans ses murs les activités de cliniques en faillite en maintenant leur statut privé, comme c’est le cas à Lannion autre ville des Côtes-d’Armor proche de Guingamp.

Un autre exemple éclairant est le sauvetage des actionnaires d’ORPEA par la Caisse des dépôts, établissement financier de l’Etat qui va y injecter 600 millions d’euros, tout en faisant entrer au capital les créanciers afin qu’ils ne perdent pas leur argent, alors qu’ils se sont gavés de bénéfices pendant des années en maltraitant les résidents.

Dr Christophe Prudhomme

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